Établissement privé pour garçons sous contrat d’association avec l’État

La data science : Joseph Mestrallet nous explique

Un ancien élève, Joseph Mestrallet (promo 2015), nous explique sa passion, devenue son métier : la data science appliquée aux sportifs de haut niveau.

Tout d’abord, je me présente : Joseph, ancien élève en sixième et cinquième. Aujourd’hui je coache des athlètes de haut niveau grâce à la data. Voici comment j’en suis arrivé là ! Après un bac scientifique, je suis entré en prépa, puis j’ai intégré une école d’ingénieurs où je me suis spécialisé en data science (la partie appliquée des mathématiques). Étant passionné de sport et d’aventure depuis ma petite enfance , je me suis vite demandé comment je pouvais l’associer à mon amour des mathématiques (eh oui !).

JOSEPH EN 2010 À HAUTEFEUILLE (l’avant-dernier à partir de la gauche)

(de gauche à dr. : Paul M., Etienne M., Charles L., Antoine M., Joseph M. et Benoît B.)

JOSEPH MESTRALLET AUJOURD’HUI

Durant mon master of science en école de commerce, j’ai rédigé une master thesis (une thèse) sur l’utilisation de la data pour optimiser la performance. Ça m’a permis de rencontrer et d’interviewer les athlètes et entraîneurs les plus prestigieux au monde.

Puis tout doucement je suis devenu Performance Scientist, un métier qui existait aux États-Unis mais pas encore en France. Ma formation scientifique a représenté un vrai défi au tout début pour être légitime auprès des coachs qui n’avaient jamais utilisé ces outils. Une des choses qui m’a beaucoup aidé sur cette évangélisation à la data a été de communiquer un maximum sur nos résultats en écrivant des articles ou en publiant sur Linkedin.

J’ai alors créé Enduraw, un laboratoire de recherche dans la performance sportive, qui accompagne aussi des athlètes élites dans leurs compétitions (notamment le 5ème mondial en trail qui a gagné la CCC et la Transvulcania : Petter Engdahl). Nous leurs fournissons leurs plans de pacing (contrôle d’allure), calculons l’économie de course avec tel ou tel matériel. Nous aidons aussi des athlètes à battre des records comme par exemple en cyclisme sur le record de France de l’heure (il faut faire le maximum de kilomètres en une heure) où l’on vient calculer la température interne de l’athlète pour essayer de le refroidir au maximum. On calcule le frottement de l’air pour gagner de précieuses secondes, etc.

Enfin on réalise des testings de matériel ou de nourriture pour des marques. Récemment sur le Marathon du Mont Blanc, nous avons couru avec un masque analyseur d’oxygène et 13 000€ de capteurs pour comprendre l’apparition de la fatigue avec la distance.

Mais ce travail sur les sportifs de haut niveau ne s’arrête pas à leur performance. En effet, toute la compréhension qu’on se fait du corps humain peut être utilisée pour le grand public. C’est ce qu’on appelle la théorie du ruissellement. Travailler sur les stratégies de nutrition des athlètes en analysant leurs filières énergétiques en temps réel va permettre d’aider les personnes en situation de surpoids.

Cette semaine je pars en Norvège pour travailler sur l’impact du froid en conditions de course, et fin août je serai sur le semi-marathon de Singapour pour faire de même mais dans des conditions chaudes et humides. En fin de compte, tous les métiers sont réalisables, il faut juste suivre sa passion et viser ses rêves !

Joseph Mestrallet (je répondrai avec plaisir aux jeunes qui auraient des questions)

Mon site personnel (en anglais) : https://www.joseph-mestrallet.com/